dimanche 19 juin 2016

Fruit de la retraite

Ce cantique pourrait également s'intituler: Amour de Dieu par le détachement des créatures. Rien de plus profitable en effet que la considération du néant des biens d'ici-bas pour en détourner notre esprit et nous porter à ne diriger nos affections qu'à Dieu seul; et inversement, rien de plus fort et de plus doux que l'amour divin pour amener ceux qui en sont embrasés à mépriser tout ce qui passe. Ce chant nous invite donc à ne plus partager notre cœur mais à le livrer entièrement et pour toujours à celui de qui nous tenons tout bien.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Note: Sur cette vidéo, l'interprète a par inadvertance déplacé la liaison du quatrième vers depuis la première syllabe vers la 6ème.

Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.

1
Dieu tout charmant, ô Père tendre,
Je ne veux plus aimer que vous ;
À vos attraits je viens me rendre,
Il n'est point de bonheur si doux.

2
Dans ces bas lieux rien n'est durable,
Et tout y doit finir son cours ;
Mais vous êtes toujours aimable,
Et je vous dois aimer toujours.

3
Pour m'enchaîner, perfide monde,
Tous tes efforts sont superflus ;
C'est sur mon Dieu que je me fonde,
D'autres biens ne me touchent plus.

4
Sur quoi fonder mon espérance ?
Tout est sujet au changement ;
Tout l'univers n'est qu'inconstance,
Tout y passe dans un moment.

5
Si tout finit dans la nature,
Attachons-nous à son Auteur ;
Peut-on aimer la créature
De préférence au Créateur ?

6
À sa bonté c'est faire outrage
Que de vouloir se partager ;
C'est donc à lui que je m'engage
Aujourd'hui pour ne plus changer.

7
Dieu de mon cœur, ô Roi céleste,
Vous me voyez à vos genoux :
Je le promets, je le proteste,
Jamais je n'aimerai que vous.


Téléchargement des paroles :

 

dimanche 5 juin 2016

Ingratitude des hommes

Ce chant exprime de touchantes complaintes que renforcent le ton pathétique de la mélodie. On y dépeint la dureté et l'insensibilité des hommes qui n'ayant pas ou peu d'amour pour Jésus-Christ n'élèvent presque jamais vers lui leur pensée, oubliant tout ce qu'il fit et souffrit pour eux depuis sa naissance dans la crèche jusqu'à sa mort sur le Calvaire; de ces hommes qui ne le visitent jamais dans sa maison ou s'y comportent sans aucun respect pour sa présence; de ces hommes enfin qui le reçoivent dans l'Eucharistie avec une tiédeur extrême ou pire encore en état de péché, transperçant ainsi le Cœur même de leur Sauveur... Par la considération de tous ces outrages, nous ne pouvons que pleurer et gémir amèrement; et, tout en demandant la conversion de ces pauvres pécheurs, veillons à être nous-mêmes plus fervent dans le service et l'amour de Notre-Seigneur.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.

1
Jésus est la bonté me,
Il a mille doux appas ;
Cependant aucun ne l'aime,
On n'y pense presque pas.
Pendant que la créature
Nous embrase de ses feux,
Pour Dieu seul notre âme est dure :
Ah ! pleurez, pleurez, mes yeux.

2
Dieu devient un Dieu sensible,
Afin de mieux nous charmer ;
Mais en se rendant visible,
A-t-il pu se faire aimer ?
Lorsqu'un tendre amour le presse
De prévenir tous nos vœux,
Quel retour ? Nulle tendresse ;
Ah ! pleurez, pleurez, mes yeux.

3
D'un enfant il prend les charmes,
Pour attendrir les humains ;
Pour cela de douces larmes
Coulent de ses yeux divins.
Notre âme est-elle attendrie
Par ses efforts généreux ?
Elle est toujours endurcie ;
Ah ! pleurez, pleurez, mes yeux.

4
De la divine justice
Jésus porte tout le poids,
Il nous sauve du supplice
En mourant sur une croix.
Et pour tant de bienveillance
Avons-nous, ô malheureux !
La moindre reconnaissance ?
Ah ! pleurez, pleurez, mes yeux.

5
Jésus, dans l'Eucharistie,
Par un prodige d'amour,
Devient notre pain de vie,
Notre pain de chaque jour.
Au milieu de tant de flammes,
Dans ce mystère pieux,
Que de froideur dans nos âmes !
Ah ! pleurez, pleurez, mes yeux.

6
Il daigne en vain de ce trône
Nuit et jour nous inviter ;
Jamais y voit-on personne
Qui vienne le visiter ?
Sa maison est délaissée,
Son entretien ennuyeux,
Et sa table méprisée ;
Ah ! pleurez, pleurez, mes yeux.

7
Mon Jésus n'a point d'asile
Contre les coups des mortels ;
C'est un rempart inutile
Que son trône et ses autels.
Chaque jour, rempli de rage,
Le pécheur audacieux,
Au lieu saint lui fait outrage ;
Ah ! pleurez, pleurez, mes yeux.

8
Tous les jours se renouvelle
Contre mon divin Sauveur
Cette trahison cruelle
Qui fit tant souffrir son cœur.
Oh ! combien de parricides,
Recevant le Roi des cieux,
Donnent des baisers perfides !
Ah ! pleurez, pleurez, mes yeux.

9
Une croix pour lui cruelle,
C'est un corps dans le ché ;
À cette chair criminelle,
Qu'on l'a souvent attaché !
Tout est souillé par les vices
Que je découvre en tous lieux :
Pour Jésus que de supplices !
Ah ! pleurez, pleurez, mes yeux.


Téléchargement des paroles :