dimanche 27 mars 2016

Résurrection

C'est par des transports d'allégresse et de joie que les chrétiens fêtent chaque année le triomphe victorieux de Jésus sur la mort et sur les enfers qu'il remporta le jour de sa Résurrection. C'était en vain que les juifs croyaient avoir effacé pour toujours son souvenir en le faisant mourir, puis en faisant garder son tombeau dans la crainte insensée d'un enlèvement de son corps. Par cette inutile mesure de précaution, ils contribuèrent sans le vouloir à la diffusion du christianisme, rendant incontestable le miracle opéré. Et malgré leur opiniâtreté qui alla jusqu'à faire courir de faux bruits calomniant les disciples du Christ, la vérité, triomphant finalement de leurs machinations, se répandit partout pour la plus grande gloire de notre Sauveur.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante;
si ce pied est aussi en caractère gras, il doit être tenu sur une troisième note.

1
Dans les transports d'une vive allégresse,
Chrétiens, chantons ce jour trois fois heureux :
Le Dieu Sauveur, fidèle à sa promesse,
Sort du tombeau vivant et glorieux.

REFRAIN :
Honneur, honneur et gloire,
Honneur au Dieu Sauveur !
Par sa victoire
Il nous rend le bonheur.

2
Juif, tu disais : Le Christ enfin succombe ;
Son souvenir, de la terre effa,
Dort pour jamais avec lui dans la tombe.
Ainsi parlait ton orgueil insensé.

3
Sur sa victime en vain ta fureur veille,
En vain tu crois triompher du Dieu fort ;
De son tombeau Jésus enfin s'éveille
Et fait trembler les portes de la mort.

4
Loin du tombeau ta pierre est repoussée,
Tes sceaux brisés, tes soldats renversés ;
Bientôt je vois leur troupe dispersée
Vers ta cité s'enfuir à pas pressés.

5
Peuple aveuglé, ta fureur impuissante
Rend son triomphe encor plus éclatant ;
Les soins déçus de ta haine prudente
Sont de ma foi le plus sûr fondement.

6
Au crime en vain tu joindras l'imposture,
Et l'on dira bientôt dans l'univers
Que mon Sauveur, maître de la nature,
A terrassé la mort et les enfers.


Téléchargement des paroles :

 

vendredi 25 mars 2016

Mort de Jésus sur la croix

Ce chant est une complainte amoureuse à Jésus mourant sur la croix. Par la considération des douleurs extrêmes qu'il y endure pour nous, de ce Sang sacré sortant à flots de ses plaies adorables, des outrages humiliants dont on l'accable, de l'état d'abandon général où il se trouve, en un mot de cet affreux martyre qui le fait languir dans d'atroces souffrances tant dans son âme que dans son corps, un cœur compatissant ne peut que pleurer et se lamenter, en songeant qu'il est par ses péchés le seul responsable d'un si grand désordre; et alors, devant un tel excès de charité d'un Dieu pour sa pauvre créature, il s'épanche d'un tendre amour de reconnaissance envers son Bienfaiteur et son Rédempteur mort pour le sauver.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Les deux derniers vers de chaque couplet sont répétés.
Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.

1
Pleurez, mes yeux, pleurez, Jésus expire :
Son amour seul l'a cloué sur ce bois ;
Suivez, mon cœur, l'amour qu'il vous inspire :
Attachez-vous avec lui sur la croix.

2
D'un Dieu souffrant considérez les peines,
Il est chargé des maux les plus affreux ;
Il va verser tout le sang de ses veines ;
cheurs ingrats, sur lui jetez les yeux.

3
Fut-il jamais un plus cruel martyre ?
Il va mourir, cet aimable Sauveur ;
Pour des ingrats sur la croix il expire ;
Est-il douleur semblable à sa douleur ?

4
Perfide cœur, quel parti dois-tu suivre ?
Il souffre, hélas ! tout ce qu'on peut souffrir,
Et s'il ne meurt, ingrat, tu ne peux vivre ;
Mais le voyant peux-tu ne pas mourir ?

5
Ah ! quand je pense à votre amour extrême,
Quand je vous vois souffrir ce dur trépas,
Hélas ! mon Dieu ! c'en est trop, je vous aime ;
Mes pleurs, Jésus, ne le disent-ils pas ?


Téléchargement des paroles :

 

dimanche 20 mars 2016

Au sang qu'un Dieu va répandre

Il s'agit ici du très célèbre cantique de la Passion du Christ. Au jardin des olives, Jésus voit toutes les souffrances qu'il doit endurer: il soutient alors un rude combat contre la nature, mais son amour triomphe et lui fait accepter le calice très amer de sa mort. Survient Judas qui par un baiser le livre à ses ennemis: triste image des pécheurs hypocrites qui prétendent tromper Dieu en couvrant leur fond vicieux sous un masque de vertu. Les soldats s'emparent ensuite de Jésus et l'emmènent avec grande cruauté au grand-prêtre qui le condamne comme blasphémateur. St Pierre qui par peur venait de le renier se ressaisit bientôt après, touché par un regard plein de tristesse et de compassion de son Maître. Conduit chez Pilate, le Saint des Saints est mis en parallèle avec un brigand qui lui est préféré... On lui fait subir alors une très cruelle flagellation, et on lui enfonce sur sa tête sacrée une couronne d'épines qui la lui déchire horriblement: par ces supplices, il condamne éloquemment notre mollesse. Enfin, ayant lui-même porté sa croix jusqu'au Calvaire, il y est crucifié; là, il prie son Père de pardonner à ses meurtriers, nous donnant ainsi un sublime exemple d'héroïque charité.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.

1
Au sang qu'un Dieu va répandre,
Ah ! mêlez du moins vos pleurs,
Chrétiens, qui venez entendre
Le récit de ses douleurs.
Puisque c'est pour vos offenses
Que ce Dieu souffre aujourd'hui,
Animés par ses souffrances,
Vivez et mourez pour lui.

2
Dans un jardin solitaire
Il sent de rudes combats ;
Il prie, il craint, il esre,
Son cœur veut et ne veut pas.
Tantôt la crainte est plus forte,
Et tantôt l'amour plus fort ;
Mais enfin l'amour l'emporte,
Et lui fait choisir la mort.

3
Judas, que la fureur guide,
L'aborde d'un air soumis ;
Il l'embrasse, et ce perfide
Le livre à ses ennemis.
Judas, un pécheur t'imite
Quand il feint de l'apaiser :
Souvent sa bouche hypocrite
Le trahit par un baiser.

4
On l'abandonne à la rage
De cent tigres inhumains :
Sur son aimable visage,
Les soldats portent leurs mains.
Vous deviez, Anges files,
Témoins de ces attentats,
Ou le mettre sous vos ailes,
Ou frapper tous ces ingrats.

5
Ils le traînent au grand-prêtre
Qui seconde leur fureur,
Et ne veut le reconnaître
Que pour un blasphémateur.
Quand il jugera la terre,
Ce Sauveur aura son tour :
Aux éclats de son tonnerre,
Tu le connaîtras un jour.

6
Tandis qu'il se sacrifie,
Tout conspire à l'outrager :
Pierre lui-même l'oublie,
Et le traite d'étranger ;
Mais Jésus perce son âme
D'un regard tendre et vainqueur,
Et met, d'un seul trait de flamme,
Le repentir dans son cœur.

7
Chez Pilate on le compare
Au dernier des scélérats :
Qu'entends-je ? ô peuple barbare,
Tes cris sont pour Barabbas !
Quelle indigne préférence !
Le Juste est abandon,
On condamne l'innocence
Et le crime est pardonné.

8
On le dépouille, on l'attache,
Chacun arme son courroux ;
Je vois cet Agneau sans tache
Tombant presque sous les coups.
C'est à nous d'être victimes :
Arrêtez, cruels bourreaux !
C'est pour effacer vos crimes
Que son sang coule à grands flots.

9
Une couronne cruelle
Perce son auguste front ;
À ce chef, à ce mole,
Mondains, vous faites affront.
Il languit dans les supplices,
C'est un homme de douleurs :
Vous vivez dans les délices,
Vous vous couronnez de fleurs !

10
Il marche, il monte au Calvaire,
Chargé d'un infâme bois ;
De là, comme d'une chaire,
Il fait entendre sa voix :
« Ciel, dérobe à ta vengeance
Ceux qui m'osent outrager ! »
C'est ainsi, quand on l'offense,
Qu'un chrétien doit se venger.

11
Une troupe mutie
L'insulte et crie à l'envi :
« Qu'il change sa destie,
Et nous croirons tous en lui ! »
Il peut la changer sans peine,
Malgré vos nœuds et vos clous ;
Mais le nœud qui seul l'enchaîne,
C'est l'amour qu'il a pour nous.

12
Ah ! de ce lit de souffrance,
Seigneur, ne descendez pas ;
Suspendez votre puissance,
Restez-y jusqu'au trépas.
Mais tenez votre promesse :
Attirez-nous après vous ;
Pour prix de votre tendresse,
Puissions-nous y mourir tous !

13
Il expire, et la nature
Dans lui pleure son auteur ;
Il n'est point de créature
Qui ne marque sa douleur.
Un spectacle si terrible
Ne pourra-t-il me toucher ?
Et serais-je moins sensible
Que n'est le plus dur rocher ?


Téléchargement des paroles :

 

vendredi 18 mars 2016

Compassion de la Sainte Vierge

Quel triste spectacle s'offre à nos yeux! Marie contemplant dans un océan d'amertumes l'agonie de Jésus sur la Croix... Là, elle semble nous dire: "Ô pécheur, voit dans quel état tes péchés ont réduis mon Fils! Ah, par pitié, cesse donc enfin de l'offenser! Sois touché à la vue de tant de tourments endurés par amour pour toi, et par ton repentir et tes larmes unis à ses douleurs, allège un peu ses souffrances et les miennes et console son divin Cœur." Fidèles à ces recommandations, considérons donc bien ce que nos fautes ont coûté à notre bon Sauveur et à sa tendre Mère, et les détestant du fond du cœur expions-les par une vraie et solide pénitence.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.

1
Viens, pécheur, et vois le martyre
De la Mère du Roi des rois ;
Au moment Jésus expire,
Vois Marie au pied de la croix :
Et si d'une mère chérie
Ta main ne peut sécher les pleurs,
Ah ! du moins pleure avec Marie,
Ô toi qui causes ses douleurs.

2
« Oui, c'est toi qui perces mon âme
D'un glaive à jamais douloureux ;
C'est toi qui sur un bois infâme
Fais mourir mon fils sous mes yeux.
cheur, c'est pour laver ton crime
Que coulent son sang et mes pleurs :
Aux tourments de cette victime,
Craindras-tu d'unir tes douleurs ? »

3
Ô Marie ! ô ma tendre Mère !
Que de pleurs je vous ai coûtés !
J'ai péché !... mais pourtant j'espère,
J'espère encore en vos bontés.
C'est moi seul qui suis le coupable,
Et Jésus souffre les douleurs !
Au sang de ce Maître adorable
Puissé-je enfin mêler mes pleurs !

4
Puissent les clous et les épines
Qui blessèrent mon doux Jésus,
Imprimés par vos mains divines,
Dans mon cœur graver ses vertus !
J'ai causé vos longues souffrances,
Mère d'amour et de douleurs ;
Puissé-je, expiant mes offenses,
Tarir la source de vos pleurs !


Téléchargement des paroles :

 

dimanche 13 mars 2016

Chemin de la Croix

Chaque strophe de ce chant correspond à une station, le tout étant précédé d'une introduction. Nous y voyons comment nos péchés ont été la cause unique de la condamnation à mort de notre Sauveur; comment celui-ci, prenant courageusement sa croix malgré son état d'épuisement, tomba bientôt après accablé par ce lourd fardeau; comment sa Mère, percée de douleur en le rencontrant dans cet état, le suivit héroïquement jusqu'au Calvaire; comment, à l'instar du Cyrénéen et de la Véronique, nous devons porter chrétiennement notre croix, gardant gravés en nous les traits de notre Dieu souffrant; comment Jésus tombant de nouveau par deux fois expia ainsi notre orgueil et nos rechutes; comment il nous invita à pleurer nos péchés plutôt que ses douleurs; comment les bourreaux en le dépouillant lui rouvrirent ses plaies, puis pour prix de ses bienfaits le clouèrent avec grande cruauté sur la croix; comment enfin il mourut dans un abîme de souffrances.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.
Une syllabe muette entre parenthèses signifie qu'on peut éventuellement la chanter
en omettant la liaison qui suit et en faisant un court silence pour marquer la virgule.

1
Introduction :
Suivons, chrétiens, sur le Calvaire,
Jésus courbé sous un infâme bois :
Instruits par ce sanglant mysre,
Après lui (bis) portons notre croix.

2
1ère Station :
Jésus condamné à mort
Par la voix d'un juge coupable,
C'est moi, Seigneur, qui vous livre au trépas ;
Qu'une justice inexorable
À mon tour (bis) ne m'accable pas.

3
2ème Station :
Jésus chargé de sa Croix

Seigneur, malgré votre innocence,
Vous vous chargez d'une pesante croix :
Moi seul, digne objet de vengeance,
Je devrais (bis) en porter le poids.

4
3ème Station :
Jésus tombant sous le poids de sa Croix

Ô Dieu de force et de puissance,
Sous ce fardeau, quoi ! je vous vois tomber !
Hélas ! mon fils, c'est ton offense
Dont le poids (bis) me fait succomber.

5
4ème Station :
Jésus rencontrant sa sainte Mère

Quand par amour, ô tendre re,
Votre Isaac s'offre au courroux du ciel,
Pour moi, victime volontaire,
Vous allez (bis) le suivre à l'autel.

6
5ème Station :
Jésus aidé par Siméon le Cyrénéen

Que votre sort est sirable !
Vous l'ignorez, heureux Cyrénéen.
Puissé-je aussi, Croix adorable,
Vous porter (bis) comme un vrai chrétien.

7
6ème Station :
Véronique essuyant le visage de Jésus

Ô voile heureux ! précieux gage
Où sont gravés les traits de mon Sauveur !
Jésus, puisse aussi votre image
Se graver (bis) au fond de mon cœur !

8
7ème Station :
Jésus tombant une deuxième fois

Sous sa Croix Jésus tombe encore ;
Cruels bourreaux, pourquoi l'outragez-vous ?
Mon fils, l'orgueil qui tevore
M'humilie (bis) ainsi sous leurs coups.

9
8ème Station :
Jésus consolant les femmes de Jérusalem

Ne pleurez pas sur mes souffrances,
Pleurez sur vous, sur vous seuls, ô pécheurs ;
Et pour effacer tant d'offenses,
À mon sang (bis) unissez vos pleurs.

10
9ème Station :
Jésus tombant une troisième fois

Tes rechutes, enfant rebelle,
Me font tomber une troisième fois.
Seigneur, aidez un infile
À garder (bis) constamment vos lois.

11
10ème Station :
Jésus dépouillé de ses vêtements

Sur Jésus déployez vos ailes,
Anges du Ciel ! voilez son corps sacré.
Hélas ! de blessures nouvelles
Je le vois (bis) encor chiré.

12
11ème Station :
Jésus attaché à la Croix

Que faites-vous, peuple barbare ?
Vous allez donc consommer vos forfaits !
Ce bois est le lit qu'on prépare
À Jésus (bis) pour tant de bienfaits.

13
12ème Station :
Jésus mourant sur la Croix

Sur la Croix mon Sauveur expire ;
À cet aspect, le jour pâlit d'horreur.
Et moi, l'auteur de son martyre,
Je verrais (bis) sa mort sans douleur !

14
13ème Station :
Jésus descendu de la Croix

Dans quel état, tendre Marie,
Nous remettons votre Fils en vos bras !
Daignez de notre perfidie
Oublier (bis) les noirs attentats.

15
14ème Station :
Jésus est mis dans le sépulcre

Pour prendre une nouvelle vie,
Avec Jésus je veux m'ensevelir :
Près de vous, ô tombe chérie,
On apprend (bis) à vi(vre), à mourir.


Téléchargement des paroles :

 

dimanche 6 mars 2016

Invitation à la conversion

Malgré tous nos égarements, notre Dieu plein de bonté ne nous abandonne jamais: il  nous invite continuellement à revenir vers lui, étant toujours attentif au moindre signe de notre repentir. S'il menace les pécheurs des supplices éternels, ce n'est qu'afin de les réveiller de leur torpeur en les excitant par cette pensée à la pénitence. Aussi c'est par le sacrement de la confession qu'ils obtiennent leur pardon, l'Église leur appliquant la vertu du Sang très-précieux de Jésus-Christ par lequel ils sont lavés de leurs iniquités. En conclusion, prenons garde de ne pas rester enchaînés dans nos mauvaises habitudes ou de nous laisser prendre par les plaisirs séducteurs de ce monde qui le plus souvent cachent derrière eux un poison mortel; mais changeant de vie, fuyons le péché, et alors nous éprouverons la miséricorde infinie de Dieu qui nous comblera de ses bénédictions en cette vie et en l'autre.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.

1
Le Dieu puissant, dont nos forfaits
Méritent la vengeance,
Vient offrir aujourd'hui la paix
Au pécheur qui l'offense ;
Tandis que des enfants ingrats
Lui déclarent la guerre,
Son amour arte son bras
Et suspend son tonnerre.

2
Il dissimule nos mépris,
Et rien ne le dégoûte ;
Il ne peut oublier le prix
Que notre âme lui coûte :
Dans nos plus coupables plaisirs
Son œil nous suit sans cesse,
Et le moindre de nos soupirs
veille sa tendresse.

3
Pécheur, dans tes égarements,
Il te menace en père ;
Vois, dit-il, les brasiers ardents
Qu'allume ma colère :
De tant de supplices affreux
Si la rigueur t'alarme,
Songe, pour éteindre ces feux,
Qu'il ne faut qu'une larme.

4
Veux-tu désarmer son courroux,
Dans ce temps favorable ?
Baigné de pleurs, à ses genoux,
Viens t'avouer coupable :
Si c'est trop peu de tes douleurs
Pour bien laver ton crime,
Il mêle son sang à tes pleurs,
Et se fait ta victime.

5
Vois couler ce sang précieux
Que l'Église dispense,
C'est surtout en ces jours heureux
Qu'il coule en abondance.
Ingrat, admire sa bonté
Qui t'ouvre cette source ;
Contre l'Éternel irrité
C'est ta seule ressource.

6
Le Ciel est prêt à se venger,
Il faut le satisfaire ;
Brise tes fers : viens te plonger
Dans ce bain salutaire.
Ne crains point que le Tout-Puissant
T'aille duire en poudre :
Jamais sur le sang innocent
Ne peut tomber la foudre.

7
Hélas ! en suivant tes désirs,
Tu te forges des chaînes ;
Tu ne trouves dans tes plaisirs
Que d'éternelles peines.
Le monde n'est qu'un imposteur
Qu'on suit sans le connaître ;
Il devient le tyran du cœur
Dès qu'il en est le maître.

8
S'il fait éclater à tes yeux
Une coupe brillante,
C'est un poison délicieux
Que sa main te présente :
Ses appâts sont vains et trompeurs,
Ses douceurs sont mortelles,
Et cachent sous d'aimables fleurs
Des épines cruelles.

9
Reviens : un Dieu te tend les bras,
Reviens en assurance ;
Viens éprouver, pour des ingrats,
Jusqu'où va sa clémence.
Promets-lui de fuir sans retour
L'ennemi qu'il déteste,
Rends-lui ton cœur et ton amour :
Il se charge du reste.


Téléchargement des paroles :