mardi 9 février 2016

Vanité du monde

Tout dans ce monde n'est que vanité, fragilité, illusion, ne durant que fort peu de temps pour s’anéantir ensuite aussi vite qu'une fleur qui se fane. Vanité d'abord dans les plaisirs de la terre qui après un court moment de bonheur assouvissent toujours davantage les désirs des mondains sans jamais les contenter pleinement, laissant souvent le remord derrière eux; vanité également dans les biens et les trésors d'ici-bas qui alourdissent le cœur humain par tous leurs tracas et qui tôt ou tard viendront à disparaître; vanité encore dans les honneurs du monde qui enflent d'orgueil ceux qui en sont l'objet mais qui un jour feront place à l'oubli ou au mépris; vanité enfin dans tous les talents humains s'ils ne sont gardés par l'humilité et accompagnés d'une bonne vie. Et pour conserver ces vérités à l'esprit, rappelons-nous qu'à tout âge de la vie Dieu peut nous frapper de mort, et qu'aucun homme si grand soit-il n'est exempt de ses coups.

Premier couplet du cantique avec partition pour quatre voix mixtes :

 


Ce cantique peut également être écouté intégralement ici.


Couplet musical en boucle pour accompagner les chanteurs :

 


 

Paroles du cantique avec indication des liaisons :

 

Un pied souligné est à maintenir durant le chant sur la note suivante.

1
Tout n'est que vanité,
Mensonge, fragilité,
Dans tous ces objets divers
Qu'offre à nos regards l'univers.
Tous ces brillants dehors,
Cette pompe,
Ces biens, ces trésors :
Tout nous trompe,
Tout nous éblouit ;
Mais tout nous échappe et s'enfuit.

2
Telles qu'on voit les fleurs,
Avec leurs vives couleurs,
Éclore, s'épanouir,
Se faner, tomber et périr :
Tel est des vains attraits
Le partage ;
Tels l'éclat, les traits
Du bel âge,
Après quelques jours,
Perdent leur beauté pour toujours.

3
En vain pour être heureux
Le jeune voluptueux
Se plonge dans les douceurs
Qu'offrent les mondains séducteurs ;
Plus il suit les plaisirs
Qui l'enchantent,
Et moins ses désirs
Se contentent :
Le bonheur le fuit
À mesure qu'il le poursuit.

4
Que vont-ils devenir,
Pour l'homme qui doit mourir,
Ces biens longtemps amassés,
Cet argent, cet or entassés ?
Fût-il du genre humain
Seul le maître,
Pour lui, tout enfin
Cesse d'être :
Au jour de son deuil,
Il n'a plus à lui qu'un cercueil.

5
J'ai vu l'impie heureux
Porter son air fastueux
Et son front audacieux
Au-dessus du cèdre orgueilleux :
Au loin tout révérait
Sa puissance,
Et tout adorait
Sa présence ;
Je passe, et soudain
Il n'est plus, je le cherche en vain.

6
Que sont-ils devenus
Ces grands, ces guerriers connus,
Ces hommes dont les exploits
Ont soumis la terre à leurs lois ?
Les traits éblouissants
De leur gloire,
Leurs noms florissants,
Leur mémoire,
Avec les héros
Sont entrés au sein des tombeaux.

7
Que sont tous ces honneurs,
Ces titres, ces noms flatteurs ?
vont de l'ambitieux
Les projets, les soins et les vœux ?
Vaine ombre, pur néant,
Vil atome,
Mensonge amusant,
Vrai fantôme
Qui s'évanouit
Après qu'il l'a toujours séduit.

8
Au savant orgueilleux,
Que sert un génie heureux,
Un nom devenu fameux
Par mille travaux glorieux ?
Non, les plus beaux talents,
L'éloquence,
Les succès brillants,
La science,
Ne servent de rien
À qui ne sait vivre en chrétien.

9
Arbitre des humains,
Dieu seul tient entre ses mains
Les évènements divers
Et le sort de tout l'univers ;
Seul il n'a qu'à parler,
Et la foudre
Va frapper, brûler,
Mettre en poudre
Les plus grands héros,
Comme les plus vils vermisseaux.

10
La mort, dans son courroux,
Dispense à son gré ses coups,
N'épargne ni le haut rang
Ni l'éclat auguste du sang.
Tout doit un jour mourir,
Tout succombe,
Tout doit s'engloutir
Dans la tombe :
Les sujets, les rois
Iront s'y confondre à la fois.

11
Oui, la mort, à son choix,
A soumis tout à ses lois,
Et l'homme ne fut jamais
À l'abri d'un seul de ses traits :
Comme sur son retour
La vieillesse,
Dans son plus beau jour
La jeunesse,
L'enfance au berceau
Trouvent tour à tour leur tombeau.


Téléchargement des paroles :